Un climat d’insécurité s’abat sur la Tunisie ou dans presque toutes les régions des opérations de saccage et de pillage ont été signalés de jour comme de nuit dans l’absence presque totale de la police en grève depuis deux jours. Des enlèvements de jeunes ont étés signalés dans plusieurs emplacements et certains établissements scolaires ont préférés renvoyés leurs élèves en attendant de meilleures conditions.
Le gouvernement de transition très contesté se réunira aujourd’hui avec au programme la situation sécuritaire dans le pays alors que quelques 11000 prisonniers qui ont profité du désordre pour fuir leur lieu de détention restent en fuite.
Pillage et saccage à Kasserine
Après un week-end calme et alors qu’une activité quasi-normale a repris lundi à Tunis, de nouveaux troubles ont éclaté à Kasserine, la sous-préfecture a été pillée et saccagée par des centaines de jeunes sans revendications affichées.
Selon des sources syndicales contactées par l’AFP à Kasserine et l’agence officielle TAP, la sous-préfecture, mais aussi un lycée, un local associatif et un cabinet de médecin ont été attaqués, sans que les forces de l’ordre n’interviennent.
« Plusieurs centaines de personnes se sont attaquées à la sous-préfecture et la maison du sous-préfet ce matin » (lundi), a déclaré à l’AFP Choukri Hayouni, un syndicaliste joint à Kasserine. « Ils ont tout pris, des meubles, des ordinateurs, des montants de fenêtres, de la vaisselle. J’en ai même vu avec des petites cuillers« , a affirmé un autre syndicaliste, Sadok Mahmoudi.
L’agence officielle TAP a confirmé que « le gouvernorat de Kasserine avait été ces dernières heures le théâtre de troubles ». « Des malfaiteurs ont attaqué des institutions et terrorisé les habitants« , a précisé la TAP, citant notamment la sous-préfecture.
Plusieurs commerces pillés dans la ville tunisienne de Bizerte
Plusieurs commerces dans la ville tunisienne de Bizerte (nord) ont fait l’objet, dans la nuit de lundi à mardi, d’attaques et de pillages par des inconnus, rapporte l’agence Tunis Afrique Presse (TAP, officielle).
Les populations ont vivement dénoncé ces actes et exigé du gouvernement de prendre des mesures sécuritaires urgentes pour arrêter les malfaiteurs qui, estiment-elles, ‘’menacent désormais la stabilité dans le pays’’.
Une synagogue incendiée à Gabès
Une synagogue de Gabès, dans le sud de la Tunisie, a été incendiée hier soir par des inconnus, a indiqué Trabelsi Perez, le chef de la communauté juive de Djerba, située à 500 km au sud de Tunis.
« Des gens ont incendié la synagogue lundi soir et les rouleaux de la Torah ont été brûlés« , a précisé M. Perez, joint par téléphone depuis Tunis. « Ca m’étonne car il y avait des policiers non loin de la synagogue« , a poursuivi M. Perez qui est également président de la Ghriba, la plus ancienne synagogue d’Afrique sur l’île de Djerba.
Grève des policiers
Des policiers ont débrayé lundi dans trois régions pour revendiquer un syndicat et de meilleures conditions de travail: Sousse (140 km au sud de Tunis), Kairouan (centre) et Bizerte (60 km au nord de Tunis). Hier des policiers en colère se sont pris au ministre de l’intérieure qui a été évacué au dernier moment laissant ces dernier mettre à sac son bureau. Selon plusieurs sources, la grève des agents de la sécurité intérieure dépasse le cadre d’une simple demande de syndicat. Des conflits au sein même du ministère de l’Intérieur ont été rapportés et plusieurs d’entre eux réclament la mise en retraite anticipé des anciens et des haut cadres de la sécurité intérieure appartenant à l’ancien régime.
D’après l’agence TAP, les policiers de Sousse « demandent (au gouvernement) d’assainir la police des anciens mafieux et d’améliorer leur image dans les medias ». Toutefois, selon une source policière interrogée par l’AFP, les policiers devaient reprendre le travail mardi après avoir reçu l’assurance d’une augmentation générale de 140 dinars (environ 73 euros). (Synthèse TW – 01 02 2011)
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