Toutes les informations émanant des chancelleries occidentales en Tunisie confirment que le patron de l’armée, le général Rachid Ammar, veut donner une dernière chance aux parties qui incitaient les jeunes à réclamer la démission de l’ancien premier ministre, Mohamed Ghannouchi, et son remplacement par Béji Caïd Essebssi. Le choix du nouveau premier ministre aurait été celui du général lui-même et non celui du président par intérim, Fouad Mbazaa. Cela dit, Rachid Ammar a prévenu les manifestants que l’armée allait réapparaître en force, dans les prochains jours, pour mettre fin au chaos qui commence à se profiler à l’horizon. Le général Ammar qui a décidé d’intervenir, a fait savoir aussi bien aux dirigeants de l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens), qu’au parti islamiste d’Ennahda qu’il ne permettrait plus que ce «cirque» continue. Ce qui a alarmé le plus le chef de l’état major des armées tunisiennes, c’est le rapport transmis par le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Nabeli, de retour de Washington, selon lequel les institutions financières internationales craignent la détérioration de la situation économique et financière du pays à cause de l’arrêt presque complet des activités industrielles. Ceci s’est fortement répercuté sur le climat des affaires. Un autre élément a fait craindre le pire à Rachid Ammar : Washington aurait tiré la sonnette d’alarme quant à une éventuelle cessation de paiement de la Tunisie dans les prochains mois si la stabilité et la sécurité ne reviennent pas rapidement. Ce constat pessimiste a apparemment encouragé Mohamed Ghannouchi à jeter l’éponge.
Maghreb Intelligence le 2 mars, 2011
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