Tuesday, March 1, 2011

Quand le Mot Liberté Rime avec Foutre le Bordel- Lina ben Mhenni, The Tunisian Girl

Hier je suis partie à la faculté pour enseigner. Une fois arrivée la bas j'ai été étonnée parce que la faculté était presque vide. Sur plusieurs salles , six ou sept salles étaient occupées. Pour ma part je n 'ai pas enseigné . Au début je suis allée à la buvette ou j 'ai discuté  la situation avec quelques professeurs tout en essayant de trouver des solutions.  Ensuite, je suis restée dans la salle des professeurs. j 'entendais des étudiants qui criaient et hurlaient en levant des slogans ou chantant des chansons de Cheikh Imam. Au début le bruit venait de la cours et de la buvette des étudiants, ensuite ça a commencé à s'approcher et se faire entendre de plus en plus. J 'ai compris que les étudiants étaient entrain de faire le tour des couloirs de l 'établissement en chantant et en criant...

Puis une collègue est entrée à la salle. Elle était effrayée et presque en larmes. Elle nous a expliqués que ce groupe d'étudiants probablement de l 'UGET  ont forcé la porte de la salle ou elle enseignait et l'ont forcée à quitter la salle en utilisant la violence. Ils voulaient que les étudiants partent à la kasbah Elle a aussi souligné le fait que certaines des personnes qui étaient dans le groupe n 'étaient pas des étudiants,  ce sont des personnes étrangères à la faculté. Une autre collègue a dit que venant des étudiants de l 'UGET cela n 'était pas bizarre. 

D 'habitude, je me précipitais pour prendre la défense  des étudiants de l 'UGET à chaque fois ou certains collègues disaient que ce sont des gens qui n 'ont rien à foutre  ou que ce sont des bandits mais cette fois ci j 'ai préféré garder le silence. En effet ces actes sont inacceptables d'étudiants qui se disent défenseurs des droits des étudiants. Le premier droit d'un étudiant c 'est de pouvoir suivre ces cours normalement . Ces étudiants n 'ont ni respecté leurs collègues qui veulent étudier ni les professeurs qui essayent de sauver l 'année académique. De quelles libertés parlons nous aujourd'hui ? Je pense que les gens qui veulent être à la Kasbah le sont déjà alors pourquoi forcer les gens qui ne veulent pas y être à y aller? J 'ai déjà dit que je respecte et je soutiens les gens qui sont à la Kasbah pour défendre leurs demandes jusqu'au bout. J'étais à la kasbah aussi avant la dégradation de ma santé mais forcer les gens à y aller est inadmissible.

Je pense que nous ne sommes pas encore prêts pour comprendre que notre liberté s’arrête quand celle des autres commence. Nous avons compris que la liberté de nous exprimer est la liberté d'insulter les autres et que la liberté de manifester est la liberté d’empêcher les autres de travailler.

1 comment:

  1. le chemin vers la liberté est long et douloureux, mais vous savez ces faits sont tous ce qu'il y a de plus anodin en France en temps de crise donc il n'y a pas feux au lac, il faut juste que vous apprenez a vivre avec,bien sur la violence et les insultes sont en trop mais font tout de même parti de cette liberté. Ce sont des jeunes, ils ont soif, ils faut les comprendre.

    ReplyDelete