Friday, March 18, 2011

Hillary Clinton en Tunisie pour encourager la démocratie - AFP – 17 Mars 2011



La secrétaire d’Etat américaine est arrivée jeudi à Tunis pour aider à transformer en « résultats » les « espoirs de la révolution » qui a fait chuter Ben Ali. Arrivée tard la veille d’Egypte, Hillary Clinton devait rencontrer le président tunisien par intérim Foued Mebazaa, puis son homologue Mouldi Kefi, et en milieu d’après-midi le Premier ministre par intérim Béji Caïd Essebsi.

Pour son premier déplacement dans la Tunisie post-Ben Ali, « épicentre » des révoltes qui secouent depuis deux mois le monde arabe, Hillary Clinton a estimé que les « espoirs » suscités par la révolution tunisienne doivent désormais se transformer en « résultats ».

« Cette révolution a suscité tellement d’espoirs, nous devons maintenant les transformer en résultats, et cela passera par une réforme économique et une réforme politique« , a-t-elle déclaré en visitant un site du Croissant-Rouge tunisien à Tunis.

Depuis des semaines, le Croissant-Rouge tunisien, auquel elle a offert du matériel, est totalement mobilisé par la crise humanitaire provoquée l’afflux de dizaines de milliers de réfugiés qui fuient la situation chaotique en Libye « Le nouveau gouvernement tunisien comprend parfaitement qu’il faut un plan de développement économique, un plan pour l’emploi« , a poursuivi Mme Clinton. « Je vais envoyer une délégation des Etats-unis, car nous voulons savoir ce que veut la Tunisie« , a-t-elle continué. « Nous ne voulons pas venir et dire +voilà ce que pensent les Etats-unis+, a-t-elle insisté en annonçant la tenue « dans quelques mois une conférence de pays donateurs« .

Une conférence internationale était prévue en mars, avec notamment l’appui de l’Union européenne, mais a été reportée à la demande de Tunis.

Outre sa visite au Croissant-Rouge, Hillary Clinton devait participer, juste avant son départ pour les Etats-unis vers 17H00 (16H00 gmt), à un programme sur une chaîne de télévision privée, Nessma TV, avec participation du public.

Avant de quitter les Etats-unis pour le Caire et Tunis, Hillary Clinton avait souligné que pour Washington, il était essentiel que l’Egypte et la Tunisie, les pays frontaliers à l’est et à l’ouest de la Libye, « soient les modèles du type de démocratie que nous souhaitons voir« .
C’est « un enjeu énorme« , avait-elle insisté.

Les Etats-unis avaient rapidement pris la mesure de la révolte qui a fait tomber le régime autocratique de Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier après 23 ans de règne: neuf jours seulement après la fuite de ce dernier en Arabie saoudite, Washington dépêchait à Tunis un haut fonctionnaire du département d’Etat, Jeffrey Feltman.

Le 23 février, le secrétaire d’Etat adjoint américain chargé des affaires politiques, William Burns, débarquait à son tour à Tunis, pour encourager les nouvelles autorités à « assurer la stabilité » et « organiser des élections libres et transparentes dans les meilleurs délais« .
La visite de la secrétaire d’Etat a donné lieu à une manifestation de quelques centaines de personnes qui se sont rassemblées à Tunis sans incident pour marquer leur opposition à cette visite.
Du côté de l’opposition, la tonalité « nationaliste » était unanime. Tant pour Maya Jribi, du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale), que pour un dirigeant du mouvement islamique Ennahda (Renaissance), Ali Arayth, la Tunisie « est un pays ouvert et souverain » et les futures relations doivent se construire sur l’ »égalité ». Pour Radhia Nasraoui, avocate et militante des droits de l’Homme, « les Tunisiens ont fait leur révolution par leurs propres moyens, ils sont capables de construire leur nouvelle Tunisie sans l’intervention de personne« . (AFP – 17 Mars 2011)

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